« Il me fallait jouer. Jouer pour avoir le sentiment d’exister : ce n’est que plus tard que la notion de travail est apparue. Lorsque je me suis retrouvé sur un plateau pour la toute première fois, j’ai eu l’étrange sentiment d’être à ma place,… ». Si, comme le rappelait Bernard-Marie Koltès : « Le théâtre, ce n’est pas la vie… », Michel Vuillermoz a donné au jeu une place centrale dans son existence. Jouer c’est penser, devenir, finalement et de façon fortuite être réel jusque dans l’illusion. Ce jeune Orléanais, a grandi loin de l’univers théâtral et culturel qui est le sien aujourd’hui. Menant des études de lettres à l’université, il effectue un remplacement pour un ami dans un court-métrage. C’est une révélation. Suite à cela, le jeune homme décide de suivre des cours d’art dramatique dans différentes écoles privée à Paris, puis finit par poser sa candidature au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il poursuivra sa formation, de 1986 à 1989. Il suit durant un temps l’apprentissage de la metteuse en scène et grande pédagogue qu’est Ariane Mnouchkine. Durant cette période, il fait la connaissance de ses futurs compagnons de route au sein de la troupe de la Comédie-Française : Denis Podalydès, ou encore Isabelle Gardien. Michel Vuillermoz devient pensionnaire de la troupe de Molière le 17 février 2003, et son 515e sociétaire le 1er janvier 2007. Engagé par Marcel Bozonnet, alors administrateur, pour le rôle d’Infortunatov, dans La Forêt du dramaturge russe Ostrovski, il fait une rencontre capitale, en la personne de Piotr Fiomenko, metteur en scène du spectacle, dont la démarche et la poétique théâtrale restent cristallisées en lui. Au cours de l’année 2004, il joue dans Le Conte d’hiver de Shakespeare, dans une mise en scène de Muriel Mayette au Studio-Théâtre. Au cours de la saison 2004/2005, il interprète le rôle de Géronte dans Le Menteur de Pierre Corneille, mis en scène par Jean-Louis Benoit ; et effectue une reprise du rôle de M. Loyal dans Le Tartuffe, ou l’Imposteur de Molière, mis en scène par Marcel Bozonnet, Salle Richelieu. Au cours de l’année 2006, il créé le rôle de Cyrano de Bergerac, dans la pièce éponyme d’Edmond Rostand, mise en scène par Denis Podalydès. Ce spectacle où l’intime et l’universel se conjuguent, est empreint d’une magie métathéâtrale, un instant de fête, qui sera repris au cours des saisons 2008 et 2009. Il crée le rôle de Borny dans Le Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, dans une mise en scène de Muriel Mayette, qui fait entrer cette œuvre au répertoire de la Comédie-Française (2007). Durant la saison 2008/2009 Michel Vuillermoz apparaît dans quatre rôles en alternance : Le Comte Almaviva dans Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, mis en scène de Christophe Rauck ; un pédagogue et un lord dans La Mégère apprivoisée de Shakespeare, mise en scène par Oskaras Koršunovas ; ainsi que Figaro dans Figaro divorce d’Ödön von Horváth, donné Salle Richelieu dans une mise en scène de Jacques Lassalle. Avant son entrée dans la troupe, Michel Vuillermoz joue notamment dans : Ruy Blas de Victor Hugo, mis en scène par Nicolas Lormeau (1990) ; Richard III de Shakespeare, mis en scène par Pierre Pradinas (1994) ; André le Magnifique, une création collective dont il est l’initiateur et le chef de troupe, connaissant un grand succès dans le théâtre privée (1997-99) ; ou encore American Buffalo, du dramaturge et scénariste américain, David Mamet, dans une mise en scène de Michel Fau (2000). Puis il interprète en 2001/2002 le rôe de Fouché dans Mme Sans Gêne au théâtre Antoine, mis en scène par Alain Sachs. Michel Vuillermoz met en scène différentes œuvres au cours de sa carrière, dont : Master Class de David Pownall (1992) ; ou encore Linge sale de Jean-Claude Grumberg (1994). Sa carrière à la télévision et au cinéma est particulièrement importante, puisqu’elle alterne systématiquement avec son activité théâtrale. Il fait ses débuts en 1988 dans La Bande des quatre de Jacques Rivette ; suivent : Versailles Rive-Gauche de Bruno Podalydès (1992) ; Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), d’Arnaud Desplechin ; Le Créateur d’Albert Dupontel (1999) ; Serial Lover de James Huth ; Les Acteurs de Bertrand Blier (2000) ; Bon voyage de Jean-Paul Rappeneau (2003) ; Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet (2004) ; Les Âmes grises d’Yves Angelo (2005) ; Chacun son cinéma de Roman Polanski ; ou encore Passe-passe de Tonie Marshall (2008). Il joue dans le dernier film en date d’Alain Resnais, Les Herbes folles (2009) ; ainsi que dans Un dernier pour la route, de Philippe Godeau (2009). En 1998, Michel Vuillermoz reçoit les Molière de la révélation masculine et de meilleur auteur pour André le Magnifique.