par Françoise DASTUR
à travers SARTRE, MERLEAU-PONTY et LEVINAS
Saint PONS – Ardèche – Août 2006
Nous remercions vivement Françoise DASTUR d’avoir accepté de diffuser sur notre site l’intégralité du texte du séminaire
INTRODUCTION
Nous allons aborder ici la question d’autrui telle qu’elle a été envisagée dans la philosophie française contemporaine, plus précisément chez les philosophes français qui se sont directement inspirés de la phénoménologie de Husserl . Il n’est pas nécessaire d’entrer dans de longues explications à propos de ce nom de « phénoménologie » : Husserl lui-même lui a donné comme maxime : « Droit aux choses elles-mêmes », entendant par là que la philosophie devait avoir pour tâche la pensée de ce qui nous apparaît dans notre expérience la plus commune. Or notre expérience est d’abord expérience des autres, au sens où dans la vie quotidienne, lorsque nous agissons, parlons, et éprouvons des émotions et des désirs, nous sommes toujours déjà impliqués dans une relation avec les autres et nous considérons par conséquent que leur existence va de soi. Pourtant dès que nous tentons de penser cette expérience que nous faisons quotidiennement d’autrui, nous sommes confrontés à des problèmes. Il en va de l’expérience d’autrui comme de celle du temps, car comme St Augustin l’a fort bien exprimé dans ses Confessions , tant qu’on ne me demande pas ce qu’est le temps, je le sais, mais dès qu’il s’agit de l’expliquer, je ne le sais plus. Il en va de même pour autrui : j’en fais l’expérience quotidiennement, mais dès que je tente de définir autrui et de donner un fondement philosophique à l’expérience que j’en fais, je tombe dans l’embarras.
LA QUESTION D’AUTRUI DANS LA PHILOSOPHIE CONTEMPORAINE – texte intégral