par Catherine De BUZON – Historienne d’art
24 février 2006 – 20h
Pour éveiller la nuit : Mosaïques!
Torcello et Saint Marc
La richesse de Venise, son apport immense à l’Italie et on peut dire à l’Europe, c’est, grâce à cet accolement avec Byzance, à travers la Méditerranée, d’avoir su infuser profondément, par l’art, par la sensibilité, à l’Occident ce que l’Orient avait de complémentaire.
C’est à Torcello que se trouve le ferment de l’art vénitien ; dans cet environnement d’eau, de ciel, de solitude et d’un silence quasi métaphysique éclate tout à coup l’or des mosaïques : Byzance ! Sur ce spongieux enlisement de boues malades et corrompues, une immense icône offre, à qui entre dans la Basilique, une sévère leçon de théologie enseignée par un Jugement Dernier, image de la fin du monde mais aussi de la Rédemption de l’humanité.
La Basilique Saint Marc réalise peut-être l’aboutissement de Byzance, héritière de la Grèce et de Rome, mais intermédiaire aussi de l’Orient. Sur les mosaïques immenses viendront se mêler toutes ces influences. C’est là que l’on peut déceler, si ténu fut-il, le germe de la crise figurative, qui à travers Giotto, mènera à la peinture médiévale en Occident.
C. De Buzon
Historienne d’art