par Gilbert Croué – Historien d’art
Vendredi 30 mars 2007
LE LAND’ART OU LA RECHERCHE DU DIALOGUE AVEC LES DIEUX.
Aux Etats-Unis, à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix, des artistes refusent la société et les musées pour se tourner vers les déserts et les cultures anciennes. C’est aussi le moment de la redécouverte des cultures indiennes laminées par la colonisation euro-américaine. Le Land’Art correspond à une protestation politique dans le contexte de la guerre du Vietnam, mais aussi à une recherche afin de retrouver des langages et des rituels pour interroger les dieux et donner du sens à l’art. Le retour vers des oeuvres de civilisations disparues permet à ces artistes occidentaux de se ressourcer à un moment d’inquiétude devant leurs rôles. C’est un mouvement de création qui surprend par l’échelle des œuvres, à la mesure du territoire pour certaines et dans des choses infimes pour d’autres, et qui séduit aussi pour les qualités plastiques et de recherche. Smithson, Heizer, Morris, De Maria, Turrel, Long, sont les artistes principaux de ce courant du Land’Art. Il faut aussi mentionner les travaux singuliers de Christo, de Goldsworthy, Nils-Udo ou Simonds, travaux qu’on peut rattacher à cette réflexion sur les rapports entre art, espace et nature. La beauté des œuvres est une célébration constante de la beauté première de la nature.
G. Croué