par Christian LOUBET – Professeur d’histoire de l’art et des mentalités
Vendredi 13 février 2004
Espace Mimont
Enregistrant les recherches des maniéristes, Michel Ange Merisi dit le « Caravage » (1573 – 0610) réalise d’étranges tableaux en clair-obscur à l’opposé des grandes fresques décoratives.
Il va proposer une nouvelle formulation plastique à partir d’un coup de « spot » qui découpe les formes dans un espace étroitement cadré.
Il choisira ses modèles chez les pauvres gens du Trastevere et magnifiera la révélation divine dans l’accidentel ou le morbide par l’éclat d la lumière qui souligne le geste.
C’est une autre définition du baroque en « mineur » ou en « nocturne ».
Ce « naturalisme » traduit autrement l’aspiration spirituelle, préfigurant la vision janséniste.
C’est aussi le témoignage d’un esprit inquiet et masochiste, obsédé par « l’ange de la mort »et conscient de sa faiblesse (le thème de l’homosexualité à travers la figure de jeunes gens et le thème de la mort rédemptrice se confondent dans le Martyre de St Mathieu ou David et Goliath).
Parfois mal compris (cf La Mort de la Vierge, 1607) Le Caravage aura ensuite une très grande postérité dans l’Europe entière (cf Honthorst, Valentin, La Tour, Ribera, G. Reni et même Zurbaran ou Vélasquez).
Christian Loubet